Lettre de Clément Dulac
Fragment de quatre vers inédits de
1875
Etude de la Question des peines par Michaux (1875)
Edition de Stuttgart (1831) des Feuilles d’automne
Monsieur N. Ducimetière, que nous remercions de sa générosité et de sa science, s’est récemment rendu acquéreur d’un livre envoyé à Hugo par son auteur. Il comportait entre ses pages une lettre de Clément Dulac adressée à un proche de Hugo (lequel ? c’est vraisemblablement le même qui a emprunté ce livre et ne l’a sans doute jamais rendu) . Hugo s’est servi de l’une des dernières pages imprimées du livre, la liste des ouvrages de l’éditeur, pour y écrire l’ébauche de quatre vers.
L’ouvrage porte en titre Etude de la question des peines, par Michaux, Paris, Challamel aîné, 1875.
Voici la lettre de Clément Dulac:
Et voici les quatre vers:
Ils sont de lecture difficile. P. Georgel et G. Rosa lisent :
Je tiens à la grandeur des bêtes que je chasse
+ +, c’est + pour mon fier appêtit
Peu de chose, et je passe
Prés d’un roi sans le voir quand il est trop petit.
Ces vers sont barrés du trait oblique qui signale les « fragments » employés. M. Ducimetière les rapproche, à juste titre et cela conduit à dater ce texte autrement qu'on le fait d'ordinaire (1875 et non 1871, date extrapolée de l'ordre des pièces), du poème IX de "La Corde d'Airain" dans Toute la lyre, Poésie IV, pages 525-527, Laffont, "Bouquins") :
A un roi de troisième ordre
Roi, tu m'as expulsé, me dit-on. Peu m'importe.
(...)
J'erre, fauve chasseur, dans les halliers épais ;
J'écoute l'aboiement de la meute idéale ;
Je tiens à la grandeur de la bête royale ;
Et j'aime à rencontrer de fiers êtres méchants
Afin de rassurer le monde avec mes chants ;
(...)
Et j'apprête au progrès sa route dans l'espace ;
Je défends les berceaux et les tombeaux, je passe,
Ayant le vrai, le bien, le beau, pour appétits,
Inattentif aux rois quand ils sont trop petits."
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Par ailleurs, M. Ducimetière, a eu le bonheur d’acheter une édition très rare des Feuilles d’automne, un in 16 carré de 222 pages, dont la page de titre porte comme nom d’éditeur « "Chez la Redadtion [sic] d'oeuvres choisies de la littérature française", comme lieu d’édition Stuttgart et comme date 1831.
Les publications spécialisées (Marcel Clouzot, Pierre Duché) suggéraient
que cette édition pouvait être une pré-originale. La comparaison avec le manuscrit
et les épreuves corrigées (BNF), prouve qu’il s’agit d’une contrefaçon établie
sur l’édition Renduel (titrée 1832 mais mise en vente le 30 novembre ou le
1er décembre 1831). En revanche, l’absence de cette édition dans
les bibliothèques françaises (BNF comprise) et belges (Bibliothèque royale comprise)
et sa présence dans plusieurs bibliothèques allemandes confirme le lieu de son
édition.